🎈 Apprendre à accueillir ses émotions sans honte ni peur
- Gaelle Pelletier
- 29 juil.
- 4 min de lecture

Les émotions font partie de notre quotidien : elles sont là, parfois discrètes, parfois envahissantes. Elles nous traversent, nous secouent, nous enseignent. Pourtant, on apprend rarement à les reconnaître, à les écouter ou à les vivre pleinement. Pire encore, il nous arrive souvent de les juger, de les réprimer, ou de les cacher — comme si ressentir était une faiblesse.
Dans cet article, on va parler de l’importance d’accueillir ses émotions, sans honte, sans peur, et surtout sans culpabilité. Car apprendre à vivre avec ce que l’on ressent, c’est un pas vers soi… et vers les autres.
💡 Pourquoi est-ce si difficile de vivre ses émotions ?
Beaucoup d’entre nous ont grandi avec des phrases comme :
« Arrête de pleurer pour rien »
« T’es trop sensible »
« Faut être fort »
« Calme-toi, y’a pas de quoi s’énerver »
Ces injonctions, souvent inconscientes, nous apprennent à refouler nos émotions au lieu de les écouter. Résultat : on a du mal à les reconnaître, on culpabilise de ressentir certaines choses, et on finit parfois par exploser… ou imploser.
Or, les émotions ne sont pas un problème : ce sont des messagers. Elles nous informent de nos besoins, de nos limites, de nos blessures aussi. Les accueillir, c’est déjà commencer à s’apaiser.
🧠 L’impact de l’inhibition émotionnelle
Selon une étude publiée dans Frontiers in Psychology (2019), réprimer régulièrement ses émotions augmente le stress, nuit à la mémoire, et favorise l’apparition de troubles somatiques (maux de ventre, fatigue, irritabilité, etc.).
Autrement dit, dire « ça va » quand ça ne va pas, ça finit par se ressentir ailleurs.
🌱 Et chez les enfants ? Apprendre dès le plus jeune âge
Chez les enfants, ne pas savoir accueillir une émotion peut provoquer :
Des crises de colère fréquentes
Des replis sur soi
Des troubles du sommeil
Un désinvestissement scolaire
Un enfant n’est pas trop sensible : il a juste besoin d’apprendre à reconnaître, nommer et canaliser ce qu’il ressent. Et c’est souvent à nous, adultes, de lui tendre la main.
🌈 Et chez les profils neuroatypiques ?
L’accueil des émotions est encore plus complexe chez les personnes neuroatypiques :
TDAH : impulsivité + hypersensibilité → émotions vécues de manière explosive ou débordante.
HPI : hyperanalyse + pensée en arborescence → émotions ressenties intensément, souvent incomprises.
TSA : difficultés à identifier ses propres émotions (alexithymie), hypersensibilité sensorielle.
Dans ces cas-là, les émotions prennent de la place, débordent parfois, et peuvent dérouter les proches… comme la personne concernée.
📌 Témoignage – Vivre les émotions avec mon fils HPI/TDAH
Le volcan de la frustration 🌋Mon fils est HPI et hyperactif. Chez lui, la frustration est un déclencheur puissant — un vrai Piton de la Fournaise en colère (heureusement, lui n'entre pas en éruption aussi souvent !). Un « non » ou un refus, et c’est l’explosion. Dans ces moments, il perd le contrôle, crie, pleure, tape. Et même si c’est difficile, on sait qu’il ne le fait pas exprès. Alors je l’isole, pas pour le punir, mais pour qu’il puisse se calmer. Après la crise, on parle, on réfléchit ensemble à des stratégies pour « éviter l’éruption » : respirer, courir, frapper un coussin, sauter sur le trampoline. Parfois, je dois être ferme, cadrante, car ses gestes peuvent devenir dangereux. Mais je ne le gronde jamais pour ses émotions. Je lui explique qu’elles sont normales, mais que certains comportements ne sont pas acceptables. Et à la fin… une touche d’humour :– Tu feras pareil au travail quand t’auras 30 ans ?– Bah non maman, je serai adulte ! Ce moment de rire vient clôturer la crise. Car ce que je veux lui transmettre, ce n’est pas la honte de ce qu’il ressent. C’est la capacité à comprendre et à gérer, sans se juger. Et oui, parfois je doute. Je me demande si je fais bien, si je suis une bonne mère. Mais je me rappelle que je fais de mon mieux avec les cartes que j’ai. Et c’est déjà beaucoup.
🎒 Quelques outils simples pour gérer ses émotions… sans rien emporter
Accueillir une émotion, c’est bien. Mais savoir quoi en faire, c’est encore mieux ! Voici des techniques simples et accessibles pour aider les enfants (et les adultes) à canaliser un trop-plein émotionnel, où qu’ils soient :
✔️ La respiration 4-7-8
Inspirer doucement pendant 4 secondes, bloquer la respiration 7 secondes, expirer lentement pendant 8 secondes.→ Une méthode qui apaise le système nerveux et aide à retrouver son calme en quelques minutes.
✔️ Les bulles de colère
Fermer les yeux, imaginer sa colère comme une grosse bulle. La laisser gonfler, encore et encore… puis l’imaginer éclater en douceur.→ Un outil de visualisation simple, utile pour les enfants très imaginatifs.
✔️ Bouger pour évacuer l’émotion
Courir, sauter, faire des jumping jacks, frapper dans un coussin, sauter sur place, danser, ou même crier dans un oreiller.→ L’émotion, c’est aussi de l’énergie. Bouger permet d’en libérer une partie avant qu’elle ne déborde.
✔️ Créer pour transformer l’émotion
Dessiner, peindre, modeler de la pâte, faire une chanson ou simplement gribouiller. L’art est un fabuleux outil d’expression.→ Ce n’est pas le résultat qui compte, mais l’acte de dire sans mots ce qu’on ressent.
✔️ Parler après la tempête
Une fois l’émotion passée, on peut revenir dessus. « Qu’est-ce qui s’est passé ? », « Qu’est-ce que j’ai ressenti ? », « Qu’est-ce que je pourrais faire autrement la prochaine fois ? »→ Mettre des mots aide à reprendre le pouvoir sur ce qui semblait incontrôlable.
Ces outils ne visent pas à annuler l’émotion, mais à l’accompagner pour qu’elle passe sans blesser — ni soi-même, ni les autres.
❤️ En conclusion
Accueillir ses émotions, ce n’est pas « tout laisser passer ». C’est apprendre à les écouter sans s’y perdre. C’est reconnaître qu’on peut être triste, en colère, frustré… sans être faible.C’est offrir à l’enfant, à l’ado, à l’adulte qu’on est une chance d’être entendu intérieurement.
Et toi, quelle est l’émotion que tu as le plus de mal à accueillir ?Partage-la dans les commentaires, et si cet article t’a parlé, n’hésite pas à le faire circuler 💬






Commentaires