🌟 Haut Potentiel Intellectuel (HPI) : une intelligence, mille façons d’être

Parler du HPI, c’est aborder une forme d’intelligence atypique, mais aussi souvent méconnue ou mal comprise. Derrière ces trois lettres, il y a des enfants, des ados, des adultes… qui ne fonctionnent pas tout à fait comme les autres. Et c’est très bien ainsi. Cet article s’adresse à toi, que tu sois concerné directement, parent, proche, professionnel, ou simplement curieux de mieux comprendre.

🧠 C’est quoi le HPI ?

Le Haut Potentiel Intellectuel désigne un fonctionnement cognitif particulier, souvent identifié par un quotient intellectuel (QI) supérieur à 130. Mais réduire le HPI à un chiffre serait passer à côté de sa richesse.

Les personnes HPI se caractérisent par :

• Une grande rapidité de traitement de l'information

• Une pensée en arborescence (les idées se connectent en réseau, très vite)

• Une curiosité intense

• Une hypersensibilité émotionnelle ou sensorielle

• Un sens aigu de la justice, du doute, ou de l’absolu

Le HPI fait partie de la famille des neuroatypismes, au même titre que les troubles DYS, le TDAH ou les TSA. D’ailleurs, il peut être associé à d'autres profils atypiques, ce qui crée une complexité unique.

Par exemple, un enfant HPI avec TDAH n’aura pas les mêmes manifestations qu’un autre HPI sans trouble associé. On parle alors de profils hétérogènes.

📌 Source : Terrassier, 2009 ; Revol, 2018 ; ANPEIP, 2023

Attention : je parle ici des neuroatypisme au sens large et non pas des troubles neuroatypique.

Le HPI est un neuroatypisme, dans le sens, un cerveau qui fonctionne différemment de la moyenne, mais il ne s'agit en rien d'un trouble. A contrario du TDAH qui est un trouble du neurodéveloppement.

❌ Ce que le HPI n’est pas

Contrairement aux clichés, être HPI ne signifie pas :

• Être un « génie » dans tous les domaines

• Réussir scolairement sans effort

• Être « en avance » sur tout

• Être forcément sage, calme, ou exemplaire

Le HPI n’est ni un don, ni un handicap, mais une manière différente de percevoir, ressentir et interagir avec le monde. C’est souvent cette différence – plus que l’intelligence – qui crée le décalage.

🌪️ Comment ça se manifeste ?

Le HPI peut être très visible… ou complètement invisible.

Chez l’enfant ou l’adolescent :

• Pensées rapides, foisonnantes, parfois envahissantes

• Grande créativité et imagination

• Intolérance à l’injustice

• Hypersensibilité (pleurs, colère, anxiété)

• Déconnexion sociale, difficulté à « rentrer dans le moule »

Chez l’adulte :

• Doute constant, besoin de sens

• Fatigue mentale, surcharge cognitive

• Difficulté à maintenir un intérêt durable sans stimulation

• Sentiment de décalage ou de solitude

💡 Exemple : Un élève HPI peut être distrait en classe non pas parce qu’il n’écoute pas, mais parce qu’il a déjà anticipé la fin de la leçon et s’ennuie.

🌈 HPI et neurodiversité : un mélange singulier

Beaucoup de personnes HPI sont aussi TDAH, DYS, TSA ou présentent des troubles anxieux. On parle alors de "double exceptionnalité". Cela rend le quotidien encore plus complexe… mais pas insurmontable.

🔍 Exemple : une jeune HPI-TDAH pourra présenter une pensée ultra rapide… mais aussi des oublis fréquents, des impulsivités ou une grande agitation.

Ce qui marche pour l’un ne fonctionnera pas forcément pour l’autre. Chaque profil est unique.

😔 Les difficultés méconnues du HPI

Être HPI n’est pas toujours un « cadeau » à vivre. Bien souvent, le sentiment d’être différent isole.

Conséquences fréquentes :

• Ennui scolaire et manque de motivation

• Anxiété de performance, peur de l’échec

• Hyperexigence envers soi-même

• Crises émotionnelles (surtout chez les plus jeunes)

• Phobie scolaire, troubles du sommeil, repli social

🔎 Étude : Delaunay, 2020 – 70% des enfants HPI présentent des signes d’anxiété à un moment de leur scolarité

🧭 Comment poser un diagnostic ?

Le diagnostic est posé par un psychologue, via des tests spécifiques comme le WISC-V (chez l’enfant) ou le WAIS-IV (chez l’adulte). Il s’agit de mieux comprendre le fonctionnement de la personne, pas de coller une étiquette.

💡 Cela peut être un soulagement pour certains, une source d’interrogation pour d’autres. Ce n’est pas une fin, mais un point de départ.

🌱 Et après ?

Une fois que le diagnostic est posé, l’objectif est d’accompagner la personne HPI dans son développement :

• Adapter les rythmes (notamment à l’école)

• Favoriser les temps de stimulation et de repos

• Offrir un espace d’expression des émotions

• Encourager les passions (souvent intenses et variées)

📍Structures d’accompagnement :

• ANPEIP (Association Nationale Pour les Enfants Intellectuellement Précoces)

• Afep

• CMPP / CMP / professionnels spécialisés

❤️ Encadré parents : Ce que vous vivez est normal

Découvrir que son enfant est HPI peut être déroutant. Peut-être vous sentez-vous coupables, dépassés, ou remis en question. Mais vous faites déjà de votre mieux, et c’est suffisant.

Quelques repères :

• Ne cherchez pas à « normaliser » votre enfant, il a besoin d’être accueilli tel qu’il est

• Écoutez ses émotions, même si elles vous déroutent

• Cherchez du soutien : personne ne traverse cela seul

• Célébrez ses forces, pas seulement ses réussites

🌟 Message aux jeunes : Ta différence est une force

Tu penses beaucoup, tu ressens fort, tu t’agites parfois… Tu n’es pas seul(e). Ce que tu vis est vrai, et important. Ta façon d’être n’est pas trop, elle est juste différente.

Tu as le droit de prendre ton temps, de ne pas tout comprendre, de te sentir en décalage. Et tu as aussi le droit de briller à ta manière, d’apprendre autrement, de créer un chemin à ton image.

✨ Conclusion

Le HPI n’est ni un super-pouvoir, ni une faiblesse. C’est un fonctionnement atypique, une grande richesse intérieure, mais aussi parfois un défi quotidien. Mieux le comprendre, c’est mieux vivre avec – pour soi, pour les autres. Et surtout, c’est une invitation à célébrer la diversité des intelligences humaines.

✨ Cet article vous a parlé ? N’hésitez pas à me poser vos questions ou à prendre contact pour aller plus loin.